Revue de web: coauteur du rapport du Club de Rome de 1972 sur les limites à la croissance, ce physicien estime que nous allons vers un effondrement de l’expansion économique, et des changements importants dans les 20 à 30 ans.
En 1972, des chercheurs du MIT publiaient «The Limits to Growth» («Les limites à la croissance», ou « Halte à la croissance? »), un rapport commandé par un think-tank, le Club de Rome, sur les limites des ressources naturelles et de l’environnement à la croissance économique.
Une nouvelle édition en français de ce texte qui fit alors beaucoup de bruit ressort (éditions Rue de l’échiquier), et à cette occasion un de ses principaux auteurs, le physicien Dennis Meadows, est interviewé, par Le Monde et par Terra Eco.
Son analyse est sans concessions: alors qu’en 1972 l’humanité consommait 85% de ce que la Terre peut supporter, elle en est à 150%, et le système s’approche inéluctablement de l’effondrement. « Un effondrement est un processus qui implique ce que l’on appelle une ‘boucle de rétroaction positive’, c’est-à-dire un phénomène qui renforce ce qui le provoque. »
« L’énergie a une très grande influence. La production pétrolière a passé son pic et va commencer à décroître. Or il n’y a pas de substitut rapide au pétrole pour les transports, pour l’aviation… Les problèmes économiques des pays occidentaux sont en partie dus au prix élevé de l’énergie.
Dans les vingt prochaines années, entre aujourd’hui et 2030, vous verrez plus de changements qu’il n’y en a eu depuis un siècle, dans les domaines de la politique, de l’environnement, de l’économie, la technique. Les troubles de la zone euro ne représentent qu’une petite part de ce que nous allons voir. Et ces changements ne se feront pas de manière pacifique. »
Dennis Meadows est pessimiste quant à la situation de la Chine, qu’il compare à celle du Japon dans les années 1980.
« La Chine a considérablement détérioré son environnement, en particulier ses ressources en eau, et les impacts négatifs du changement climatique sur ce pays seront énormes. Certains modèles climatiques suggèrent ainsi qu’à l’horizon 2030 il pourrait être à peu près impossible de cultiver quoi que ce soit dans les régions qui fournissent actuellement 65 % des récoltes chinoises… »
Même regard critique quant aux responsables politiques, « accros à la croissance. L’addiction, c’est faire quelque chose de dommageable mais qui fait apparaître les choses sous un jour meilleur à courte échéance. La croissance, les pesticides, les énergies fossiles, l’énergie bon marché, nous sommes accros à tout cela. Pourtant, nous savons que c’est mauvais, et la plupart des hommes politiques aussi. »
Dans la mythologie grecque, la malédiction de Cassandre est que ses prédictions ne sont jamais crues…
Un article de Thierry Noisette, publié par smartplanet.fr
via comment va la belle bleue
En 1972, des chercheurs du MIT publiaient «The Limits to Growth» («Les limites à la croissance», ou « Halte à la croissance? »), un rapport commandé par un think-tank, le Club de Rome, sur les limites des ressources naturelles et de l’environnement à la croissance économique.
Une nouvelle édition en français de ce texte qui fit alors beaucoup de bruit ressort (éditions Rue de l’échiquier), et à cette occasion un de ses principaux auteurs, le physicien Dennis Meadows, est interviewé, par Le Monde et par Terra Eco.
Son analyse est sans concessions: alors qu’en 1972 l’humanité consommait 85% de ce que la Terre peut supporter, elle en est à 150%, et le système s’approche inéluctablement de l’effondrement. « Un effondrement est un processus qui implique ce que l’on appelle une ‘boucle de rétroaction positive’, c’est-à-dire un phénomène qui renforce ce qui le provoque. »
« L’énergie a une très grande influence. La production pétrolière a passé son pic et va commencer à décroître. Or il n’y a pas de substitut rapide au pétrole pour les transports, pour l’aviation… Les problèmes économiques des pays occidentaux sont en partie dus au prix élevé de l’énergie.
Dans les vingt prochaines années, entre aujourd’hui et 2030, vous verrez plus de changements qu’il n’y en a eu depuis un siècle, dans les domaines de la politique, de l’environnement, de l’économie, la technique. Les troubles de la zone euro ne représentent qu’une petite part de ce que nous allons voir. Et ces changements ne se feront pas de manière pacifique. »
Dennis Meadows est pessimiste quant à la situation de la Chine, qu’il compare à celle du Japon dans les années 1980.
« La Chine a considérablement détérioré son environnement, en particulier ses ressources en eau, et les impacts négatifs du changement climatique sur ce pays seront énormes. Certains modèles climatiques suggèrent ainsi qu’à l’horizon 2030 il pourrait être à peu près impossible de cultiver quoi que ce soit dans les régions qui fournissent actuellement 65 % des récoltes chinoises… »
Même regard critique quant aux responsables politiques, « accros à la croissance. L’addiction, c’est faire quelque chose de dommageable mais qui fait apparaître les choses sous un jour meilleur à courte échéance. La croissance, les pesticides, les énergies fossiles, l’énergie bon marché, nous sommes accros à tout cela. Pourtant, nous savons que c’est mauvais, et la plupart des hommes politiques aussi. »
Dans la mythologie grecque, la malédiction de Cassandre est que ses prédictions ne sont jamais crues…
Un article de Thierry Noisette, publié par smartplanet.fr
via comment va la belle bleue
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